On ne naît pas avec un clavier au bout des doigts !

Dans un monde de plus en plus connecté, l’accès à Internet est devenu essentiel à la vie quotidienne, économique et sociale. Pourtant, il existe une véritable « fracture numérique » pour une large partie de la population. Et si on faisait marche arrière, comme la Suède, en revenant aux bons vieux manuels scolaires en papier ?

En une trentaine d’années, l’informatique s’est immiscée partout. D’un côté, elle a permis de se faciliter la vie, mais de l’autre, elle a aussi laissé de côté ceux qui n’ont pas su, pas pu ou pas voulu prendre le train de l’informatisation.
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), 2,7 milliards de personnes, soit environ un tiers de la population mondiale, n’étaient toujours pas connectées à l’Internet en 2022. En cause : le coût de l’accès au web, le manque d’infrastructures ou de moyens humains ou technologiques, mais aussi les diffi cultés d’accès à l’éducation et aux compétences numériques.

Le numérique n’est pas « inné »

Les enfants sont souvent vus comme des « digital natives » nés avec un clavier à la main. Pourtant, la réalité est bien différente. En effet, de nombreux « enfants du numérique » sont en réalité au bord de « l’illectronisme »1, avec toutes les conséquences sociales que l’on peut imaginer. Tout d’abord, ils ont rarement un ordinateur à leur disposition, ensuite, ils ne maîtrisent pas les outils comme Word, PowerPoint ou Excel. Ils sont en outre incapables d’utiliser un moteur de recherche
ou de remplir un formulaire en ligne. Le seul « talent » que possède l’ensemble des jeunes est l’utilisation des réseaux sociaux. Autrement dit, les jeunes sont aujourd’hui à la fois des « magiciens du smartphone » et des « naufragés du numérique ».

Les Américains ne savent plus écrire, les Suédois font marche arrière

A l’aube de 2024, les effets délétères du numérique émergent de plus en plus. Saviez-vous par exemple qu’aux Etats-Unis, on avait abandonné l’écriture cursive depuis 12 ans à la faveur des tablettes et des ordinateurs ? Résultats, les enfants ne savent plus écrire à la main ! Ils ne savent plus non plus lire les cartes postales que leurs grands-parents leur envoient, par exemple. Les écoles suédoises leur avaient emboîté le pas avant de faire machine arrière. En 2013, les enfants de maternelle avaient en effet commencé à travailler sur iPad. Mais les résultats attendus n’ont pas été au rendez-vous : le classement international de l’apprentissage des Suédois âgés de 10 ans a chuté, et la ministre de l’éducation a dénoncé un excès de confiance à l’égard du support numérique. Désormais, les manuels scolaires en papier sont à nouveau utilisés…

Les premières victimes du numérique

« Il ne faut laisser personne au bord du chemin », estimait dernièrement la Fondation Roi-Baudouin. Pourtant, malgré les initiatives prises ces deux dernières années pour améliorer l’accès à l’Internet et promouvoir la culture numérique, la société n’a pas réussi à intégrer les plus vulnérables à la vie numérique. Or, plus le monde continue à se digitaliser, plus le nombre de personnes en décrochage numérique risque d’augmenter. C’est particulièrement le cas des personnes
avec un faible niveau de revenus ou de diplôme, des personnes de plus de 55 ans et des demandeurs d’emploi.

La fracture s’est creusée avec le Covid-19

Tout le monde en a fait l’expérience : il est devenu quasi impossible de joindre une voix humaine au téléphone lors de démarches administratives. Un message renvoie au site numérique de l’institution. Il est donc de plus en plus nécessaire de se rendre sur internet pour réaliser une quelconque tâche, et parfois, cela crée des difficultés. Or, d’après le dernier Baromètre de l’inclusion numérique, 46 % des personnes entre 16 et 74 ans sont en vulnérabilité
numérique (en augmentation depuis la crise du Covid-19).

En guise de conclusion…

Dans un monde où le digital a pris une place prépondérante, il est capital que le « digital fi rst » ne devienne pas le « digital only » afin de ne pas exclure toute une frange de la population et de creuser plus encore la « fracture numérique ». Pour ne pas en arriver là, il est essentiel que les organisations soient conscientes des besoins de leurs clients et clients potentiels, qu’il s’agisse de numérisation ou du « bon vieux papier » !

Source : Baromètre de l’inclusion numérique

[1] D’après l’asbl Maks qui forme des centaines de jeunes de Cureghem et d’Anderlecht à la programmation informatique.

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